Comment choisir un amplificateur HIFI ?

Nous vous avons expliqué dans des guides d'achats précédents comment choisir votre platine CD et comment choisir votre platine vinyle. Une fois ces lecteurs de supports musicaux (on parle de sources) choisis, il faut les brancher à un amplificateur.

Le rôle de l’amplificateur consiste à transformer le signal relativement faible en provenance des sources en signal suffisamment fort pour alimenter les enceintes. Il amplifie donc le signal, d’où son nom. Mais il ne fait pas que cela.

Un amplificateur est composé de deux parties, la partie pré-amplification et la partie amplification. La partie pré-amplification se charge de récupérer et de traiter au mieux les signaux d’un lecteur CD, d’un tuner radio, d’un lecteur réseau, etc. La partie amplification, elle, amplifie le signal après traitement par la partie pré-amplification. Lorsque que ces deux fonctions sont réunies dans un même boîtier, on a affaire à un amplificateur dit intégré. Lorsque chaque fonction est gérée dans un boîtier dédié, on parle alors d'ensemble préamplificateur + amplificateur, ou ampli/préampli pour les intimes. 

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La puissance

Elle s’exprime en watts, les watts RMS étant la norme la plus fiable. Attention à ne pas céder aux sirènes du marketing, vous n’avez pas besoin d’un amplificateur de 2x500 watts pour alimenter une petite enceinte que vous écouterez à niveau domestique. Un bon amplificateur de 2x50 watts RMS sera déjà capable d’alimenter la quasi-totalité des enceintes grand public.

Vous aurez de toute façon rarement l’occasion d’exploiter de fortes puissances, notamment si vous vivez en appartement et/ou dans une grande ville. Sauf si vous tenez absolument à vous fâcher avec tous vos voisins...

La technologie : tubes, transistors, ou les deux  ?

On trouve sur le marché 3 grandes familles d'amplificateurs  :

Les amplificateurs à tubes

Ils utilisent une technologie ancienne (les tubes à vide). Les amplificateurs à tubes ont été démocratisés par le cinéma parlant. Utilisés pendant des décennies pour reproduire la musique enregistrée, ils ont subi de plein fouet l'arrivée du transistor dans les années 70. Malgré leurs inconvénients, les amplificateurs à tubes gardent une grosse cote auprès des mélomanes et des audiophiles, qui apprécient la chaleur et l'humanité qu'ils apportent à la restitution sonore. Du fait de son coût de fabrication, on trouve en général cette technologie sur les amplificateurs de moyen et haut de gamme.

Les amplificateurs à transistors

L'arrivée des transistors dans les années 70 a profondément modifié le paysage de la haute fidélité. Plus fiables, plus durables, plus faciles à mettre en oeuvre, les transistors cumulent les avantages. Leur production en grande série étant bien plus aisée, ils n'ont pas tardé à prendre la place des amplificateurs à tubes. Leur miniaturisation a aussi permis de produire des appareils bien plus compacts et logeables dans un intérieur. Aujourd'hui, l'immense majorité des amplificateurs grand public utilisent la technologie des transistors. 

Les amplificateurs hybrides

En mélangeant les deux technologies, les amplificateurs hybrides sont censés apporter le meilleur des deux mondes, du moins lorsqu'ils sont bien conçus. Le plus souvent, la partie pré-amplification exploite la technologie tube tandis que l'amplification est confiée à des transistors. Les amplificateurs hybrides restent encore largement minoritaires dans le paysage de la HIFI, mais un nombre croissant de constructeurs s'engagent dans cette voie. 

La classe d’amplification

Il existe différentes technologies d’amplification utilisées dans nos amplificateurs modernes. Sans trop rentrer dans les détails, 3 classes se distinguent :

- La classe A/B est la plus courante sur les amplificateurs grand public ; elle cumule les avantages d'une bonne efficacité énergétique et d'une puissance confortable. La classe A/B doit son succès au fait qu'elle constitue un bon compromis : elle n'offre pas le son chaleureux de la Classe A mais reste performante, tout en permettant d'atteindre de grosses puissances et en maîtrisant le dégagement de chaleur.  

- La classe D, aussi dite amplification numérique, a pour avantage de conjuguer grande puissance confortable avec poids réduit et encombrement minime. On lui reproche parfois un son trop "froid", mais les amplificateurs en classe D ont fait d'énormes progrès en la matière depuis quelques années. Longtemps cantonnée à l'entrée de gamme, on retrouve aujourd'hui cette technologie sur des amplificateurs de moyenne gamme, et même sur des modèles haut de gamme.

- La classe A, considérée comme la voie royale, est souvent réservée aux amplificateurs haut de gamme. Réputée ultra musicale, elle a pour inconvénient un dégagement de chaleur non négligeable et une faible efficacité énergétique. Les amplificateurs en Classe A affichent des puissances limitées sur le papier, mais bien plus importantes en termes de "ressenti". 

La connectique

Voilà un point à ne surtout pas négliger. Si vous envisagez de faire évoluer votre système, mieux vaut anticiper. Prévoyez au moins 2 entrées RCA, voire 3, pour brancher un lecteur CD, un tuner et/ou lecteur réseau. Si votre platine vinyle n’est pas dotée d’un préamplificateur intégré, votre amplificateur devra disposer d’une entrée dédiée, appelée entrée phono.

La présence de deux paires de sorties enceintes permettra de passer de l’une à l’autre aisément. Avec une sortie subwoofer, vous pourrez améliorer le rendu dans les graves de vos petites enceintes bibliothèques en leur adjoignant un caisson de basses. Les amateurs d’écoute au casque filaire devront veiller à la présence d’une prise jack en façade.

De nombreux amplificateur HIFI stéréo (à deux voies donc) proposent aujourd'hui une ou plusieurs entrée(s) / sorties(s) hdmi. L'intérêt ? Vous pourrez brancher votre lecteur Blu-Ray, votre console ou votre boîtier multimédia et ainsi profiter d'une restitution de qualité. 

Pour finir, il faut vérifier que le format des fiches de branchement des enceintes correspond bien à celui de vos câbles. Il serait dommage de s’apercevoir au moment du déballage que l’amplificateur n’accepte pas vos câbles de forte section et/ou à terminaison par fil nu  ! 

Les possibilités de réglages

Les amplificateurs modernes sont relativement dépouillés, avec un nombre réduit de touches et de boutons. Tous proposent au moins un bouton de volume et un autre pour la sélection de la source.

Mais d’autres réglages rendent d’appréciables services. Le bouton « balance », par exemple, permet de modifier le niveau de chaque côté, pratique pour compenser un déséquilibre droite gauche. Encore plus intéressants, les contrôles de tonalité permettent de régler le niveau des basses et celui des aigus. Plus rares que par le passé, ils sont pourtant bienvenus pour corriger un déficit de graves ou d’aigus sur un album.

Enfin, on rencontre souvent une touche qui supprime toute intervention sur le trajet du signal audio. Elle porte des noms différents d’un constructeur à l’autre : Tone Defeat chez NAD, Pure Direct chez Sony, Direct chez Pioneer, etc. Si vous souhaitez un son le plus direct possible et le plus proche de l’intention de l’artiste, cette touche est à privilégier. 

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Ces dernières années, les amplificateurs se sont enrichis de fonctionnalités bien pratiques :

- La connectivité Bluetooth permet de diffuser le son en provenance de votre smartphone ou de votre tablette. C'est le moyen le plus simple de partager une playlist ou de faire découvrir votre dernier coup de cœur musical à des amis.

- De nombreux modèles d'amplificateurs intègrent également un module DAC. Il s'agit d'un convertisseur audio numérique qui récupère le son en provenance de vos sources numériques pour le convertir en analogique, et ainsi le rendre exploitable par votre amplificateur. Cela permet d’améliorer le son en provenance d’une platine CD ou de la sortie optique d'une télévision par exemple. Idéalement, vous devez pouvoir disposer en face arrière d'entrées au format optique, coaxial et USB (pour connecter un ordinateur). 

> Un DAC, c'est quoi et à quoi ça sert ?

- Un port USB en façade vous permettra de lire les fichiers audio stockés sur un disque externe ou une clé USB.

- La fonction radio existe aussi sur certains amplificateurs HIFI, on parle alors d’ampli-tuner. Les modèles récents proposent, en plus de la FM, la radio numérique DAB+.

- Certains amplificateurs (on pense au Marantz 70 ou au Denon DRA-900H, avec le système HEOS) proposent même le multiroom, donnant la possibilité d’envoyer le son en sans fil vers des enceintes compatibles situées dans d’autres pièces. 

- Les amplificateurs connectés disposent à minima de la connectivité wifi, et, souvent, d'une prise Ethernet. Ainsi reliés au réseau, ils vous permettent notamment de diffuser les fichiers stockés sur un NAS ou à partir d'un serveur DLNA. Pour finir, la certification Airplay vous permettra d'utiliser votre amplificateur comme périphérique de lecture audio à partir de votre appareil Apple. 

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Chacun ses goûts ..

Le choix final d’un amplificateur se fera en fonction de vos goûts personnels. En effet, on retrouve des identités sonores différentes d’une marque à l’autre, et cela se retrouve en particulier avec les amplificateurs. Les audiophiles vantent souvent les mérites des amplificateurs neutres et équilibrés, mais si vous affectionnez les bonnes basses ou au contraire les aigus qui claquent, pourquoi vous en priver ? Certains amplificateurs américains font dans le gros son bien dynamique, quand de nombreux amplificateurs anglais versent plutôt dans le médium travaillé et subtilement mis en avant. Des marques comme Marantz, NAD ou encore Cambridge ont acquis une très belle réputation avec des amplificateurs polyvalents, très bien fabriqués, faciles à marier et musicaux. Mais au final, le choix vous appartient !

Attention aux associations !

Autre critère important, le mariage avec vos autres équipements ; si vos enceintes ont tendance à privilégier les aigus et sont un peu "courtes" dans les graves, il vaut mieux éviter de les associer avec un amplificateur qui aura les mêmes caractéristiques, et inversement. Attention, ce phénomène de "compensation" a ses limites. Même un très bon amplificateur ne peut pas transformer une enceinte bibliothèque en enceinte colonne par exemple. Si vous vous sentez frustrés par le niveau de graves de votre système, changer d'amplificateur sera peut-être moins efficace que changer d'enceinte ou adopter un caisson de basses. 

Soignez l'installation et le câblage

Même si c'est moins sensible que sur une platine CD ou une platine vinyle, les vibrations ont un effet néfaste sur la restitution d'un amplificateur. Préférez donc un support stable voire un meuble dédié HIFI. Par ailleurs, de bons câbles permettent d'optimiser le transport du signal audio. Autre point important, évitez d'empiler des appareils sur votre amplificateur, ou de l'enfermer dans une étagère trop étroite. Un amplificateur dégage de la chaleur, et en l'empêchant de s'évacuer par ses ouïes, vous risquez l'usure prématurée des composants. Dans certains cas, l'amplificateur peut même griller s'il est mal aéré !  

Pensez au rodage !

Vous avez fait l'acquisition d'un amplificateur après l'avoir écouté en magasin ou chez un ami, et après l'avoir installé vous ne retrouvez pas le son qui vous avait enthousiasmé ? Votre ampli manque peut-être de rodage. Mais oui, vous avez bien lu, comme pour une voiture neuve, de nombreux amplificateurs ont besoin de quelques heures de route pour donner leur pleine mesure ! Ce temps varie selon l'appareil, mais certains ne se "libèrent" qu'au bout de quelques dizaines d'heures.

Dans le même ordre d'idées, un amplificateur sonne souvent mieux lorsqu'il est chaud qu'à froid. Il est donc conseillé de le laisser chauffer un peu et se stabiliser pendant quelques minutes avant de lancer votre session d'écoute, pour profiter de la meilleure qualité d'écoute possible.  C'est notamment vrai pour les amplificateurs à tubes.

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Les branchements sont importants

Les amplificateurs, comme beaucoup d'éléments hifi, sont sensibles aux perturbations électriques et magnétiques. La solution la plus efficace pour contourner ces problèmes consiste à investir dans un filtre ou un conditionneur secteur.

Mais si vous ne souhaitez pas dépenser plus, vous pouvez tout de même adopter des bonnes pratiques qui ne coûtent rien, ou presque. Par exemple, essayez de réserver une multiprise à vos appareils audio, et de ne pas brancher dessus des éléments "perturbateurs" comme un four micro-ondes ou un réfrigérateur. Si vous le pouvez, allez encore plus loin en réservant une prise pour vos sources, et une autre pour votre amplificateur. 

Bonne écoute !